Mr Hardearly – Mean Blues

(Rebel Music – Socadisc – 2021

Ecrit par Fred Delforge

 

Fort de ses expériences dans des groupes de hard rock puis de blues mais aussi de nombre d’affiches partagées avec des grosses pointures comme ZZ Top, Status Quo ou Bernard Allison, le guitariste Eric Moutard a décidé de former son projet personnel, Mr Hardearly, il y a une petite quinzaine d’années, et de continuer à promener ses guitares sur les routes de France et d’Europe en distillant un blues rock qui lui va plutôt bien.

Considéré comme un des meilleurs guitaristes de sa génération, l’artiste n’en est pas moins un chanteur assez inspiré et nous sort en ce début d’année un tout nouvel effort, « Mean Blues », dans lequel il met une fois de plus nombre de ses propres compositions mais aussi deux reprises empruntées à Deep Purple et à T-Bone Walker. Accompagné de Jean-Philippe Bernaux à la basse et Frédéric Turban à la batterie, Mr Hardearly s’est enfermé dans son studio valdoisien et a fignolé cette nouvelle rondelle où il souffle le chaud et le froid avec des blues rock saignants à souhait mais aussi des blues lents sur lesquels son chant a parfois un peu plus de mal à donner le change.

Disciple des Freddie King, Stevie Ray Vaughan, Jimi Hendrix et autres Eddie Van Halen, le guitariste n’oublie jamais de montrer qu’il a parfaitement assimilé le style de ses idoles, quitte à en oublier parfois de faire montre d’une plus grande originalité alors qu’il n’en manque pourtant pas, mais c’est sans doute le seul petit regret qui ressortira de l’écoute d’un ouvrage qui ravira forcément les amateurs de belles guitares, le rocker touché en plein cœur par le blues ne manquant pas la moindre occasion d’associer les deux genres pour un résultat qui tient plutôt bien la route.

Des apports de claviers mais aussi de saxophone et des arrangements recherchés finissent de mettre une belle touche de mélodie à de véritables chansons dont certaines s’offrent même des refrains entêtants et c’est avec ses « White Flag », « What The Hell Is Going On », « Mistreated », « Two Riders » ou encore « Same Old Flow » que Mr Hardearly que finit d’apporter son sceau à un album où la multiplicité des couleurs ne nuit pas à une certaine homogénéité. Tantôt à fond les ballons, tantôt plus apaisé, voire même parfois lent et plein de profondeur, Mr Hardearly s’offre un nouvel album qui, s’il n’est pas forcément le plus accessible de sa discographie, mérite quand même que l’on se penche attentivement dessus. Déjà dans les bacs !